Les amies de congé de maternité

J’ai la chance, l’infime honneur, d’être membre en règle d’un groupe auto-proclamé la « Ligue du Café Froid ».
Une belle gang hétéroclite de femmes fantastiques ; amies de longue date, blonde d’untel, ex-camarade de beuveries, de vie ou d’école, ayant accédé au titre de maman plus ou moins en même temps.
Sur mes trois congés de maternité, celui vécu à leur côté a été sans aucun doute le plus beau, le moins isolé, celui où je me suis sentie le mieux soutenue.
J’ai conscience de la grande chance que j’ai eue. Quand la pandémie est arrivée et que le confinement nous a frappés comme une tonne de brique, j’ai tellement eu de peine pour les mamans de l’aire COVID !
Qui allait leur dire qu’elles faisaient bien ça, quand le manque de sommeil ou la 18e crise de la matinée allaient leur faire douter big time de leurs capacités ?
Qui leur partagerait leurs meilleurs trucs, leurs fails monumentaux ou leurs anecdotes de Guerrières du « Pas-de-Sommeil » ?
Avec qui riraient-elles de leurs petites et grosses angoisses après les avoir parfois pleurés, un peu ?
Moi, dans mon baluchon, j’ai des souvenirs de playdates douces et cacophoniques à la fois. De fous rires qui soulagent, de mots rassurants, de regards entendus, d’un précieux sentiment d’être épaulée, comprise et validée dans un moment de ma vie où j’en avais tellement besoin.
Nous avions nos habitudes. Au moins une rencontre par mois, tout le monde apporte un plat simple, on arrive quand on peut, on part quand on veut, pas de stress, pas de jugement.
Surtout, pas de jugement. Le bien que ça nous a fait.
J’espère sincèrement que ces personnes ont aussi existées dans ton espace-temps à toi. Que tu sais vers qui te tourner, en virtuel ou en présentiel, quand ça va mal à shop. Ou, au contraire, quand tu es tellement trop pleine de fierté et d’amour pour tes tout-petits que tu as l’impression que ce serait un crime de ne pas les partager avec le monde !
Parce qu’il y a ça aussi ! Le bonheur de voir un village se tisser autour de ton enfant. De voir d’autres adultes que tu estimes créer des liens avec lui. C’est sécurisant pour un cœur de maman, ça le remplit d’un bel orgueil rassurant.
Les moms de la « Ligue du Café Froid » sont maintenant toutes plus ou moins retournées au travail. Nos rendez-vous se sont doucement espacés, nous nous donnons des nouvelles via un groupe Facebook, nous organisons des activités spéciales quand les mesures sanitaires le permettent. Mais je pense souvent à elles. Leurs présences d’hier ont encore des impacts sur ma vie d’aujourd’hui.
Un jour, dans le début de ma vingtaine, une amie qui avait une quinzaine d’années et 3 enfants de plus que moi derrière la cravate, m’a dit :
« Les amitiés créées quand on devient maman ont souvent de la difficulté à résister au temps. Tu verras, c’est moins grave que ça en a l’air. Dans la vie, les gens vont et viennent. Ce n’est pas le nombre de minutes qu’ils passent à tes côtés qui comptent, c’est ce qui te restera de leur présence et les souvenirs que vous bâtirez qui le sont. »
Je crois qu’il faut le vivre pour le comprendre pleinement.
Merci pour ça, mesdames. Vraiment.
xxx
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